a8                                       notice
les parties des Mémoires publiées en 1719. On y trouve même esprit, même goût, même style. Quant aux dif­férences qui existent entre les deux éditions lors­qu'elles se rattachent aux mêmes époques, on les ex­plique en présumant que L'Estoile relisoit souvent son Journal, qu'il rectifioit les faits aussitôt qu'il se croyoit mieux informé, et qu'il ajoutoit successivement à ses manuscrits les articles qu'il avoit oubliés d'abord.
En lisant les Observations sur les écrits modernes (0, on seroit fondé à croire que le rédacteur n'avoit pas connoissance de l'édition de 1719; il ne s'occupe que de celles de 1732 et de 1736 (a). « Vous savez , dit-il, « qu'en 1732 Ie Journal de L'Estoile parut, mais avec « des lacunes très-considérables; il y avoit douze an-« nées et demie sur lesquelles l'écrivain n'avoit fait « aucune observation. Heureusement on a trouvé, « dit-on, dans deux manuscrits du temps, la suite des « faits qui manquoient dans les Mémoires de L'Estoile: « ce qui me paroît un peu singulier. » Et, sans ajouter aucune autre réflexion, il passe à l'examen des Mé­moires compris dans les deux éditions ; il en parle comme s'ils étoient du même auteur.
Le Journal de Trévoux (3), après avoir rappelé qu'il y avoit une lacune de onze ans et demi dans l'édition de 1732, s'exprime ainsi sur les manuscrits dans les­quels l'éditeur de 1736 prétend avoir trouvé les sup­plemens au Journal de Henri iv : « Ces manuscrits sont-ils « vrais? C'est sur quoi nous ne voulons former aucune « chicane; nous convenons même avec l'éditeur que « le style en est simple; que l'exactitude à marquer Ies
(-) Lettre xxxix*. Décembre 1735. (-) L'édition qui porte la date de 1736 avoit paru avant la fin de 1735. — (-) Janvier 1736.
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